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JFLog

18 novembre 2006

L'enfer, est-ce forcément les autres ?

foule

Je vous recommande chaudement la lecture de ce beau roman, dont je donne ci-dessous quelques impressions "à chaud" :

Comme beaucoup de ses contemporains, Mauvignier insère l’Histoire dans les histoires. Même s’il est assez récent, même s’il ne figure dans aucun manuel scolaire, le drame du stade bruxellois du Heysel lors de la finale de la Coupe d’Europe en 1985 fait partie de ces souvenirs collectifs qui nous ont choqués, bouleversés, meurtris. Ce tragique fait divers qui vit la mort par écrasement d’une quarantaine de personnes, Laurent Mauvignier le propose en décor de son opéra symphonique, son concerto de voix intérieures, une véritable collision d’états d’âme avant, pendant et après l’événement.

  Dans la foule  est constitué de monologues étirés et aériens, un énorme bloc narratif où s’entremêlent sept voix. Sept personnages, venus de différents lieux européens (France, Italie, Grande-Bretagne…) pour assister à cette grande date footballistique. Un couple d’amoureux en lune de miel à Bruxelles, deux copains venus aux abords du stade sans billets, un jeune Anglais qui suit prudemment ses frères hooligans, et un jeune couple belge trop gentils pour ne pas se faire avoir. Ils vont tous se rencontrer, s’aimer, se haïr, se disputer, se retrouver, survivre ou mourir. La construction narrative de Mauvignier ne suit pas la trajectoire des protagonistes de manière linéaire et chronologique, elle brouille les répères de temps, de personnes, d’actions…les récits se superposent dans un torrent de mots, à la fois limpides et complexes. Il faut un peu de temps pour s’accrocher à la coque du navire Mauvignier, mais une fois qu’on est embarqué, difficile de s’en sortir.

Car, fait rare dans la littérature contemporaine, des pages de « Dans la Foule » naît une véritable émotion. Une légère, belle et tragique émotion, comme on n’en fait plus. On est loin du pathos larmoyant, ou de la sécheresse cynique de certains écrivains misanthropes. La séquence du mouvement de foule meurtrier n’est jamais spectaculaire ni vulgaire, l’écrivain s’efforce juste de retranscrire ces paroles renfermées pendant l’événement, les mots qui se cachent derrière les cris, la peur, l’étouffement ou les râles. Il fait parler tout au long de l’ouvrage les silences, les fureurs, les orgasmes, les désirs, les peines, les deuils, les rancoeurs, les jalousies, les effrois et les douleurs. Les phrases sont précises et aériennes à la fois, rarement terminées, toujours en suspens. Je parlais de symphonie à plusieurs voix plus haut, mais on est davantage dans l’intime d’une passion de Bach que dans le grandiose d’une œuvre de Berlioz.

Dans la Foule sonne tout le temps juste, il touche à l’intime, au tabou, à tout ce que l’on pense mais que l’on ne dit pas, Mauvignier explore subtilement l’âme, et la pensée quand elle n’a plus la force de s’exprimer par des mots. Et l’intérêt ultime de ce roman virtuose mais pas vain, c’est de ne jamais se laisser aller à devenir un énième roman psychologique sur la perte, la mort et le désespoir. Au contraire, le livre est délicatement optimiste et, devant une situation d’horreur, les personnages ne parlent que de vie, d’envie et surtout de survie. Et les mots de  Dans la foule  n’ont jamais été aussi prenants, virevoltants, vivants.

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20 octobre 2006

tout doit changer

20 octobre 2006

Week-end...relax...

Besoin de repos, de sérénité, de douceur...

je poste plus haut un lien vidéo de la "plus belle chanson du monde de jeff" (même si en l'occurence, c'est un vidéaste amateur qui s'en sert de bande-son pour filmer son appart, peu importe, la chanson emplit le lieu, la voix paralyse et envoûte l'espace...). Il s'agit de "Everything must change" de Nina Simone.

Belle chanson, sur ces moments cruciaux où tout doit changer, il en va de notre existence de faire des choix, qui sont tout le temps forcément des renoncements, mais aussi des avancées, des possibles et des espoirs.

Je vous laisse naviguer au gré de cette émouvante chanson, en y joignant de nouveaux clichés du bonheur de ma vie, celle qui a changée...

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lulucapuche

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18 octobre 2006

Le Calme après la tempête...

salleprof

J'aime bien rester dans la salle des professeurs le mercredi midi, quand tout le monde est parti.

Je ne suis pas assez fatigué pour avoir envie de déguerpir le plus rapidement possible de mon zoo préféré, mais je suis tout de même assez énervé pour être sûr de gueuler après chaque automobiliste qui ne soit pas à plus de 90 km/heure en ville.

Alors, c'est le moment de prendre le temps. De s'arrêter dans ce haut lieu d'établissement scolaire. D'habitude, il y a au moins une personne. Elle corrige des copies, farfouille ou surfe sur un ordinateur, fume sa clope en regardant nulle part, écrit des rapports disciplinaires qu'elle photocopie pour chaque prof concerné. Mais il y a le plus souvent du monde, la grosse foule même : depuis la rentrée de septembre et son cortège de près de 40 nouvelles têtes, la salle des professeurs ressemble, lors des pauses, à un hall de gare un jour de départ pour les vacances scolaires. La cohue, le bruit, les rires et les râles, les "bonjour", les "salut", les "y'a déjà plus de café ?", les "ce serait bien que chacun lave sa tasse de café, merci", les "tu l'as, toi, Mike ? j'en peux plus, là...il est comment chez toi ?", les "ça dépend, il est dans quelle classe ? parce que bon, y'en a, des Mike...", les "on n'est QUE mardi ? je suis déjà morte..."

Non, on est mercredi. Et c'est bien, le mercredi. Moins de monde, moins d'élèves, moins de bordel. Et c'est encore mieux le mercredi midi, tout le monde est reparti chez soi pour une après-midi chargée. C'est là qu'on prend le temps de regarder les papiers qui traînent, les mots laissés sur le tableau d'information depuis une semaine mais qu'on avait carrément loupés, les cendriers remplis qu'on va vider, le vent qui s'engouffre dans les fenêtres et qui les fait vibrer. On pense à tout, on pense à rien. On se laisse aller, on s'accorde deux minutes d'une vie trépidante et métronomée pour ne rien faire, s'asseoir et contempler le lieu de vie préféré des professeurs au boulot.

cafe

On est loin...et déjà les dames d'entretien vous arrachent à votre petit voyage..."Booonnnjooourrr" à la fois doux et las, ce "bonjour" presque de convenance, mais surtout sincère, parce qu'elles sont étonnées de voir encore quelqu'un d'autre au collège à 12h20, elles peuvent enfin dire de vrais "Bonjour" qu'on va leur renvoyer...

-" Bonjour, comment allez-vous ?

- ça va, ça va...enfin, bon, ce serait bien qu'il pleuve pas.

- C'est vrai, ce serait bien. Bon, je vais y aller, bonne après-midi, mesdames.

- merci, vous aussi."

Deux phrases échangées, et déjà la réalité revient, mais à pas lents, diffus, doux...

Le mercredi midi, en salle des professeurs, c'est bien. Une pause infime dans une semaine chargée, certes. Mais je ne la rate jamais.

11 octobre 2006

bonheur...

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bonheur

Il n'y a pas un chemin qui mène au bonheur. Le bonheur est le chemin. Ainsi, passe chaque moment que nous avons et, plus encore, quand on partage ce moment avec quelqu'un de spécial, suffisamment spécial pour partager notre temps, et que l'on se rappelle que le temps n'attend pas. Alors, il faut arrêter d'attendre de terminer ses études, d'augmenter son salaire, de se marier, d'avoir des enfants, que ses enfants partent de la maison ou, simplement, le vendredi soir, le dimanche matin, le printemps, l'été, l'automne ou l'hiver, pour décider qu'il n'y a pas de meilleur moment que maintenant pour être heureux.

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7 octobre 2006

Fils à Papa...?

fils_papa

« C’est tout le portrait de son père ! »

Mon Dieu, cette phrase.

Elle fait plaisir, bien entendu. Qui n’est pas, au fond de lui, heureux et même fier de voir sa descendance lui ressembler, cette petite chose que l’on a mis au monde et qui garde sur son visage les mêmes traits ou les mêmes yeux que ses parents ?

Laisser des traces, des écrits, des marques, des souvenirs, espérer laisser en ce bas monde une quelconque preuve de son passage, une brève signature sur le Livre d’Or de l’existence : la plupart des hommes en rêvent, et enfanter des mini-Soi en est un resplendissant exemple.

« C’est tout le portrait de son père ! »

Mon Dieu, cette phrase. Et si c’était effectivement mon portrait tout craché ? Et s’il avait les mêmes défauts, et s’il reproduisait les mêmes bêtises que moi ? Et s’il commettait les mêmes erreurs de parcours ? Et s’il regrettait à jamais de mauvais choix ?

« Tel père, tel fils » : l’adage qui inquiète. On n’est logiquement pas parfait, mais on voudrait bien que notre enfant le soit davantage…

J'imagine déjà bien des papas...

"Ce bébé est comme moi ? Vraiment ? Ce bonhomme est mal parti dans la vie, alors ! "

"Va-t-il être unique, ou seulement une copie de moi? Saura-t-il se départir des énormes handicaps laissés par le paternel, pour devenir un vrai gars, un mec à part, une vraie et belle particularité ?

En attendant, mon petit amour, je te conseille d’avancer prudemment mais surement ; sache seulement que je suis là, à tes côtés, je t’épaule et te tiens pour que tu ne chutes pas.

Qu’on se ressemble ou pas, peu importe finalement. Et que tu fasses des erreurs, les mêmes que les miennes ou pas, je te le souhaite : y’a pas mieux pour comprendre notre monde et s’en sortir.

L’important, c’est de trouver ta place, de bien te l’approprier, et d’en faire un territoire unique et merveilleux.

Et ne sois pas un « fils à papa », juste le fils de Papa. Il t’en remerciera éternellement...

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24 septembre 2006

Perpignan Insolite...

Dans les envies sans grand intérêt mais qui me passionnent, il y a la photographie de lieux inhabituels...c'est pourquoi je me lance dès à présent dans une collection de clichés "Perpignan Insolite", où je traque les recoins de la capitale catalane et de ses environs, qui nous projettent inconsciemment dans un autre lieu que la Catalogne.

Petit jeu (réservé surtout aux "indigènes") : à vous de reconnaître l'endroit du cliché, petit cadeau à la clé.

mexique

Eh non, ce n'est pas le Mexique...oukeséditemoi ?

toscane

Ce n'est pas plus un cliché issu d'Italie...mais où est-ce ?

Bon courage aux Catalans, j'attends vos réponses.

Et merci à tous pour ces premiers commentaires.

14 septembre 2006

Et nous y voilà !

Un blog, pour quoi faire ?

Moi qui ne sais pas écrire...

pour des images, c'est le moyen le plus simple.

Bienvenue dans ce panorama suggestif...

alole

lulu

jeff

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